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mardi 21 août 2012

17 août: Faut se bouger

Nous voici frais comme des gardons. Enfin, des gardons pêchés il y a une bonne semaine...
Mais en tous cas, pas moyen que nous restions encore dans la chambre. Les médicaments ont fait leur effet, et nous nous sentons capables d'aller au Temple d'Or. Si ça se passe bien, nous réfléchirons à la suite.

Le Temple d'Or d'Amritsar est un des lieux les plus sacrés pour les Sikhs. Les Sikhs, c'est ces gars barbus qui portent des turbans en permanence et pour certains un petit poignard ornemental. Vous savez forcément de quoi nous parlons, on en voit tout le temps en chauffeurs de taxi new-yorkais dans les films.
Pour pénétrer dans le complexe du temple, il faut se couvrir la tête, hommes et femmes. Des foulards sont en vente à l'entrée pour 10Rs. Ça fait un petit souvenir sympa.
On doit également se déchausser, et une consigne gratuite permet de se délester de ses chaussures en toute confiance.
Le temple se trouve au milieu d'un bassin sacré, où les membres de la secte font leurs ablutions. Les femmes disposent d'un emplacement réservé à l'abri des regards.
Comme il fait très chaud, nous faisons le tour du bassin à l'ombre des arcades où des pèlerins se reposent. Il règne ici une atmosphère de sérénité. Des champs résonnent dans les hauts parleurs, et nous nous asseyons au bord de l'eau pour profiter du lieu. Des centaines de personnes font la queue sur la passerelle qui relie le temple à la rive. Nous ne tenterons pas de rentrer dans cette file compacte et très longue.
Mais de l'extérieur, le spectacle est fantastique.
Le temple est recouvert d'or véritable, et au milieu de ce bassin c'est magnifique. Il y a très très peu d'étrangers ici en comparaison des autres villes visitées. Du coup les gens nous regardent avec curiosité. Certains vieux Sikhs ont des tenues splendides et ne se font pas prier pour se faire prendre en photo. 
Nous sommes ravis de la visite, mais il nous faut faire quelques courses, car mon sac n'est toujours pas arrivé, et il me faut des vêtements. A peine sortis du temple, nous sommes accostés par un gars qui propose une excursion à la frontière pour la célèbre cérémonie de fermeture, pour 100Rs chacun en véhicule de 10 personnes (départ 15h30, retour 20h). Est-ce vraiment raisonnable ? Pas encore bien vaillants, nous prenons ses coordonnées et nous nous laissons le déjeuner pour réfléchir. Il existe un réfectoire gratuit dans le complexe du temple. Il est ouvert à tous, mais nous jouons la carte sécurité ce midi et retournons à l'hôtel.


En début, d'après-midi nous décidons de tout de même aller à la frontière. Ce serait dommage de rater ça.
Nous retrouvons d'autres touristes occidentaux, mais aussi, tout autant de touristes indiens dans les 2 véhicules qui nous embarquent. Nous sommes tous les deux dans le mini-bus avec uniquement des indiens. Le voyage dure environ une heure, et est plutôt sympathique, puisque nous bavardons tout le long avec des jeunes venus de Delhi pour quelques jours.
Tous les véhicules doivent s'arrêter environ 1km avant la frontière, et il faut faire le reste à pieds ou en cyclo-pousse (qui ne pourront faire que la moitié du chemin).
Bien entendu, avant l'arrivée, il faut subir les habituelles palpations de sécurité. Les sacs sont par ailleurs interdits.
Pour assister à la cérémonie c'est gratuit, et en plus les étrangers, en montrant leur passeport, ont droit aux places semi-vip. Les gradins installés le long de la route qui rejoint la frontière pakistanaise sont pleins à craquer. Côté pakistanais, c'est encore désert.
Nombres de personnes ont leur petit drapeau indien, et de la musique patriotique ou pas est diffusée pour faire patienter les spectateurs. Il y a une ambiance de folie. De nombreuses femmes et des enfants attendent leur tour pour faire un sprint aller-retour de 50m jusqu'à la frontière en portant un grand drapeau indien.
Au Pakistan, un peu de monde est arrivé, à peine une centaine de personnes.
Le soleil commence enfin à se coucher, et la cérémonie de fermeture peut commencer.
Tous les soirs, cette frontière avec le Pakistan est fermée à grand renfort d'effets de jambes par des militaires (très souples) en costume d'apparat. En face, les militaires pakistanais ont des tenues plus sombres, mais très belles aussi, et ils réalisent presque en miroir, une performance équivalente. Ce ne sont que cris et applaudissements. Nous nous régalons du spectacle, c'est génial.
A la fin, les drapeaux des deux pays sont baissés, une poignée de main est échangée entre les frères ennemis, et on ferme les grilles de la frontière pour la nuit.

Nous revenons à Amritsar à 21h, et retournons directement au temple pour le voir de nuit.
L'éclairage le met en valeur, et avec les reflets dans le bassin c'est MA-GNI-FIQUE !
Il y a un peu moins de monde, et ce soir les gens ne cessent de nous accoster pour bavarder et se prendre en photo avec nous.
C'est la fin d'une très très bonne journée. Changer nos plans et venir à Amritsar a vraiment été une très bonne idée, en dépit de nos récents déboires. Nous recommandons totalement de faire ce détour.
En plus, cet après-midi, on nous a confirmé que mon sac était retrouvé. Il nous attend demain à Delhi (espérons que ce soit le bon).
Allez, au dodo, nous l'avons bien mérité.




samedi 18 août 2012

16 août: convalescence

Nuit blanche, passée entre le lit et les W-C. Ça ne va pas mieux.
Comme avec notre carte visa, il y a un contrat europe-assistance, nous les appelons pour savoir s'ils peuvent nous recommander une structure médicale décente dans le coin. 
D'après eux, le plus près c'est Delhi. Ça va être compliqué. 
Nous appelons Air India dans l'espoir de récupérer notre trousse de secours, mais pas trace pour l'instant du sac. 
Sur la fois du lonely planet, nous décidons d'aller à un hôpital privé à priori fiable à 25km. Mais le personnel de l'hôtel nous recommande de jeter un œil à un dispensaire très proche à 5min à pieds. Nous y allons à tout hasard.
Ce n'est pas simple à trouver, car aucun panneau extérieur en anglais ne l'indique. Il se trouve près d'une clinique qui a visiblement des moyens publicitaires importants, elle est décorée d'une gigantesque affiche en rouge et jaune, qui sent la surfacturation à plein nez. 
Notre dispensaire plus discret est le Nagpal Nursing Home (près de Sri Darbar Sahib). Alors, oui, l'immeuble n'est pas de première jeunesse. Mais il y a plusieurs docteurs et infirmières parlant tous très bien anglais, et une pharmacie. Et les gens utilisent des gants stériles. Oui, oui !
La consultation coûte 120Rs et on ne cherche pas à nous extorquer de l'argent en soins inutiles. Nous ressortons avec des médicaments pour tous les deux, pour 3 jours pour 199Rs. Autant dire presque rien.
Il est temps de rentrer à l'hôtel nous reposer.
Nous n'en bougerons pas, mais le soir nous nous sentons déjà un peu mieux.

15 août: journée de M*#*#**

Ce matin nous ne sommes pas bien frais, tout n'est pas encore revenu en place.
Sabrina n'a pas dormi, a vomi, et je commence à prendre le même chemin.

Mais bon, il faut se bouger, car nous avons un avion à prendre à 12h40 pour Amritsar. 
Hier nous avons réservé un taxi par l'intermédiaire d'un hôtel qui doit nous emmener à l'aéroport pour 350Rs. C'est le prix correct, puisqu'au guichet prépayé de l'aéroport quand nous sommes arrivés en Inde, nous avions payé 400Rs.
Notre vol part du terminal 3, mais la voiture s'oriente vers le terminal 1. Lorsque nous lui signalons qu'il se trompe, il est étonné: « Ha bon ? Mais l'hôtel m'a dit le 1, pour le 3 c'est plus cher. » 
Alors, là mon coco, c'est pas le bon jour pour essayer de nous rouler! 
Nous lui indiquons qu'il peut se gratter pour avoir ne serait-de qu'une roupie de plus, car tout a été payé à l'hôtel. Comme il insiste, nous lui demandons d'appeler l'hôtel pour vérifier avec eux. Oh surprise ! Il n'a plus de crédits sur son mobile. « Pas de problème mon pote, nous on en a, tu n'as qu'à nous dire le numéro. » Comme par hasard, il ne le connaît pas. 
Nous restons fermes : « Nous ne sortirons pas de la voiture tant que nous ne sommes pas au bon endroit ». Il nous dit que nous allons rater notre vol. Ok, il veut jouer à ça : « Très bien monsieur, nous appelons de ce pas la police touristique pour savoir ce qu'ils en pensent ».
Et là, comme par miracle, le terminal 3 devient gratuit, il nous fait une fleur. Trop sympas ces voleurs de taxis !
Nous sommes encore malades, et la journée commence mal. Ça sent pas bon tout ça ! (pas de jeux de mots).

Pour entrer dans l'aéroport, il faut présenter son billet. Ensuite, dès l'entrée, vos bagages sont scannés et fouillés. Puis, on doit s'enregistrer. Problème, notre destination est la seule à ne pas avoir de comptoir attitré. Le personnel d'Air India, devant nos mines pleines de santé, se sent obligé d'aimablement nous balader entre 3 allées différentes. La troisième est la bonne.
Nous indiquons avoir nos 2 sacs de soute et 2 bagages à main. Pas de problème.
Nous allons ensuite vers la zone d'embarquement pour franchir la sécurité. On vous scanne alors encore une fois les bagages à mains, on les fouilles, et on vous fouille aussi, encore.
Et là ! Scandale ! Quoi ?!! Nos bagages à main n'ont pas d'étiquette !! « Bah non monsieur, après les multiples contrôles, personne ne nous l'a encore signalé ». Et là on se fait engueuler par le douanier, car ce n'est pas possible, il faut un ticket qu'il puisse tamponner. 
Heureusement, Sabrina se souvient qu'il nous reste des petites étiquettes Air France. Et c'est bon, il peut tamponner ce ridicule bout de papier attaché à nos sacs. OKKKKK.... Et avoir des étiquettes à disposition à proximité, ce serait trop compliqué ? Pas la peine d'essayer de comprendre.
10 mètres plus loin, nouveau contrôle pour vérifier que le tampon est présent. OK.
Il faut ajouter à ça, que sur la passerelle d'embarquement à 5 mètres de l'entrée de l'avion, on vérifie encore les étiquettes, et on refouille les sacs, avec nouvelle palpation de sécurité. 
OK, c'est bon nous sommes dans l'avion.

Notre vol dure à peine une heure, et nous sommes plutôt contents d'avoir choisi cette option à la place de 6h de train. Jusque là !
Devant le tapis des bagages notre satisfaction s'émousse. Il nous manque un sac, celui avec tous nos médocs bien sûr. OK, c'est pas la journée.
Nous remplissons auprès d'Air India le formulaire de réclamation. Ils n'ont pas la moindre idée d'où se trouve notre bagage, seule certitude : il n'est ni à Amristsar (on l'aurait vu), ni à Delhi. OK, what else ?

Nous comptions prendre la navette gratuite pour aller au temple d'or. Sauf que comme nous restons plus longtemps que prévu, elle est partie !! C'est balot quand même. L'employé d'Air India nous offre de prendre leur navette qui part dans 10min. Pourquoi pas, après tout ils nous doivent bien ça.
La navette est un bus tout pourri qui attend le staff pour partir, dans 5 minutes. Au bout de 6 fois 5 minutes, le compte est bon, ça fait 30 minutes. 
Y en a marre, nous allons voir le prix des taxis prépayés. Je me renseigne, c'est 500Rs. Mais comme je retourne vers Sabrina qui attend 50m plus loin pour lui indiquer, un chauffeur pense que je veux marchander et baisse le prix à 350Rs. Marché conclu ! Nous retournons avec lui vers le comptoir des taxis pour avoir le bon déchange pour la course. Mais là l'employé sur place écrit 500Rs. Ha non, pas d'accord le conducteur ici m'a dit 350. Oups, la gaffe. Le pauvre gars se fait incendier par ses collèges, qui lui cassent son business en nous indiquant qu'en auto-rickshaw c'est 150Rs. Nous les laissons au milieu d'une belle engueulade et allons donc voir les auto-rickshaws. 
Ils nous demandent directement 250Rs.
Alors :
1- nous sommes bien malades
2- les arnaques aujourd'hui ça suffit.
3- le type à côté nous a dit 150.
4- « Tu peux courir pour avoir 250Rs »!!

C'est simple, nous nous asseyons dans l'auto-rickshaw et c'est 150Rs, un point c'est tout. Et ça marche. Miracle, nous payons moins cher que ce que le guide lonely planet indique.
A peine arrivés à proximité du temple, un vendeur ambulant nous fiche un tissu sur la tête, pas cher 20Rs pièce. Faut pas déconner, on n'en a pas besoin tant qu'on n'entre pas dans le temple, contrairement à ses affirmations. Il insiste péniblement. Sabrina saisi les les foulards et lui plante sèchement dans son sac. Le type reste scotché. Oui, mec, c'est pas le jour.

Il fait très chaud, nous sommes KO, mais nous n'avons pas réservé d'hôtel. Une seule certitude, nous voulons être au plus près du Temple d'Or. Nous visitons 3 hôtels, vraiment pas terribles. Le problème des lieux de pèlerinage, c'est que l'hôtellerie est chère et souvent miteuse.
Finalement, nous jetons notre dévolu sur l'hôtel « Le Golden » à 20 mètres de l'entrée du temple. La chambre est vieillotte mais propre et nous est proposée à 1550Rs hors taxes, petit-déjeuners inclus. En comparaison, des taudis qui demandaient 1200 à 1400 sans petit déjeuner, c'est vraiment un palace.

C'est l'heure de dîner, mais l'appétit n'est pas là. Ce sera riz blanc et toasts nature.
Mais à la première bouchée, je vomis directement dans l'assiette. Ça craint. Le type de l'hôtel inquiet, nous suggère de retourner à la chambre, un toubib va venir.
20 minutes après, voici le docteur, un vieux monsieur grisonnant qui roule un peu des mécaniques avec sa valise. 
Après un rapide examen, intoxication alimentaire, il faut le suivre à son « hôpital ». Il est en scooter, nous le suivons en rickshaw (cyclopousse) dans les rue sombres, pas tellement confiants. 
Nous voici arrivés devant ce qui ressemble à un garage avec un rideau métallique à moitié relevé. Ha, c'est ça l'hôpital ? A l'intérieur, une famille indienne tiens la main à une dame âgée allongée sur un espèce de lit de camps. Nous assistons à la pose d'une perfusion, sans désinfection du bras, sans lavage de main préalable, et pas de gants chirurgicaux. 
Il m'indique que je dois subir le même traitement car je suis très mal. Et qu'il faudra que j'y reste la nuit. Mais ce n'est pas cher, juste 2000Rs. Décidément, ça ne sent vraiment pas bon cette histoire. Mal ou pas mal, pas moyen qu'il me pique ce type ! En restant fermes mais polis, nous lui expliquons que l'aiguille, il peut se la garder, et que nous nous rentrons. Il nous montre son bureau et nous donne quelques malheureuses gélules, pour 550Rs. Ça alors, il n'y a pas 5min j'étais à l'article de la mort, et maintenant des comprimés pour 2 jours suffisent.
Nous rentrons à pieds (ce n'est pas si loin en fait), tenus par l'adrénaline, car nous sommes presque à jeun de ce matin. Le personnel de l'hôtel semble content de nous voir, ils étaient étonnés de nous voir partir avec le docteur.
Sale journée, il est temps de dormir, demain notre bagage sera là, et nos médocs aussi.